L'ostéopathie naît au XIXe siècle d'une tentative, parmi d'autres, de théoriser une médecine jugée trop empirique. Partant du principe vitaliste selon lequel des « semences de vie (blood seed) » circulent dans nos artères afin d'entretenir la perfection du vivant, différents concepts vont être imaginés pour décrire ce qui pourrait faire barrage à leur bonne circulation. C'est ainsi que les notions de lésion et de dysfonction ostéopathique, feront des techniques manuelles les outils de choix pour remédier aux « blocages » susceptibles d'altérer l'action régénératrice de ces semences de vie. Aujourd'hui les ostéopathes peinent à trouver un modèle théorique en adéquation avec les sciences biomédicales modernes. Or la clinique nous montre chaque jour que la douleur, et plus particulièrement musculo-squelettique, est au centre de nos consultations. Il est donc temps de s'interroger et de mettre en place des protocoles expérimentaux afin d'élucider les processus neuro-physiologiques susceptibles d'expliquer et de justifier nos actes et notre prise en charge du patient. L'enjeu pour l'avenir de l'ostéopathie est grand. Selon que les représentants de la profession la définissent au travers de concepts éculés ou en fonction des données fournies par la neurophysiologie et la recherche clinique, celle-ci sera réduite à une profession de bien-être ou figurera parmi les professions de santé de première ligne. |